Ottawa (Bureau du ministre Dylan Fray) - Oups...

*Dans son bureau, Dylan faisait la relecture d'un rapport du sous-ministre de la Défense Nationale lorsque son secrétaire entra. Le ministre leva alors les yeux de son rapport d'un air légèrement las, un peu fatigué de toutes les discussions qu'il avait eues ces derniers jours sur les mutants et autres "menaces" potentielles, puis leva un sourcil lorsqu'il vit l'air de son secrétaire.*

- Qu'y a-t-il donc, Marcel?...
M: V-Vous... Je dois vous parler.

*Marcel figea à quelques pas du bureau de Dylan, et ce dernier soupira doucement avant de se redresser sur son siège en croisant les doigts sur son bureau.*

- ...Je vous écoute.
M: V-Vous... J-J'ai vu ce que vous avez fait!...

*L'expression de Dylan ne changea pas du tout pendant les secondes qui suivirent alors qu'un silence s'installait. Psybreaker attendit que Marcel continue, puis tourna les yeux à droite, puis à gauche, puis haussa les épaules vaguement, l'air légèrement impatient.*

- ...Vu quoi, Marcel?... Je n'ai pas toute la journée.
M: Avec le concierge, tout à l'heure! Vous l'avez touché et il... Il...

*Marcel sembla avaler avec difficulté, soupira, puis pointa Dylan, les dents serrées.*

M: Vous êtes un mutant!...

*Dylan continua à regarder Marcel en silence pendant plusieurs secondes alors que le secrétaire restait figé, s'attendant visiblement à une réaction plus grande de la part de Dylan, puis Psybreaker finit par soupirer en regardant toujours Marcel.*

- You are acting like a child, Marcel.
M: Peut-être, mais il reste que vous êtes un mutant. Et vous semblez avoir fait quelque chose au concierge, parce que, depuis tout à l'heure, il ne fait que laver la même tuile de plancher en bavant, le regard vide!

*Dylan fit un petit sourire en coin à peine perceptible, puis prit une grande inspiration avant de soupirer de nouveau.*

- Il le méritait, mon cher Marcel. Figurez-vous qu'il avait oublié une tache sur mon bureau, en faisant le ménage, hier soir.

*Marcel ouvrit légèrement la bouche, n'en revenant tout simplement pas, puis secoua rapidement la tête en prenant un air paniqué.*

M: V-Vous êtes malade! V-Vous devriez-
- Je devrais quoi, Marcel?

*Psybreaker regarda Marcel droit dans les yeux et celui-ci s'arrêta net. Après quelques secondes de silence, le secrétaire reprit finalement la parole.*

M: J-Je ne sais pas ce que vous tentez de faire, mais ça ne servira à rien! J'ai avisé la sécurité que vous étiez un mutant. Vous savez ce que le Premier Ministre nous a dit de faire si jamais un mutant était découvert parmi nous. Ils viennent vous chercher.

*Dylan haussa légèrement les sourcils en entendant ce que venait de dire Marcel, puis soupira doucement de nouveau avant de pencher la tête sur le côté, une expression un peu déçue sur le visage.*

- ...Dommage. Je vous aimais bien, Marcel.

*Le ministre adjoint se leva lentement de son bureau pendant que Marcel recula d'un pas.*

M: Qu-Qu'est-ce que vous faites?! R-Restez où vous êtes?!

*Dylan agrandit légèrement son sourire, trouvant l'expression terrifiée de son secrétaire plutôt drôle, puis soupira de nouveau avant de joindre les mains en croisant les doigts, l'expression sereine.*

- Let's see how strong your mind is.

*Sur ce, le corps de Dylan sembla "gricher" comme un poste de télé défectueux, puis réapparut à côté de la porte du bureau. Il verrouilla celle-ci pour que personne ne le dérange, puis disparut de nouveau avant de réapparaître à l'endroit où il était quelques secondes plus tôt, sous les yeux horrifiés de Marcel.*

- Avez-vous une femme Marcel?...
M: J-Je ne vous d-dirai rien! RIEN, vous entend-

*Dylan disparut de nouveau et, le temps d'un battement de cils, il était réapparut juste devant Marcel, qui n'eut même pas le temps de se reculer avant que Dylan mette sa main sur le front du secrétaire. Marcel émit un petit gémissement, puis se mit à paniquer en voyant certains de ses souvenirs défiler devant ses yeux alors que son crâne commençait à chauffer comme si on venait de lui insérer un tison brûlant dans le derrière du crâne.*

- So you have a wife and a child...
M: ARRÊTEZ! S'IL VOUS PLAIT ARRÊTEZ!!!

*Psybreaker fit un léger sourire en coin, puis secoua à peine la tête en continuant à fouiller dans les souvenirs de Marcel.*

- Oh, je ne fais que commencer.

*L'homme agrandit légèrement son sourire, puis ferma les yeux en prenant une grande inspiration.*

- Votre enfant est décédé, Marcel.
M: N-Non, i-il...
- Il s'est fait frapper par une voiture... Alors qu'il jouait devant votre maison... son ballon lui a échappé des mains... il a roulé vers la rue...
M: C-C'est... n-non... i-il...
- Mais oui... vous vous en souvenez... Vous l'avez vu... Vous avez vu son petit corps brisé...

*Petit à petit, alors que Marcel gémissait et criait de douleur, des souvenirs apparurent dans l'esprit de Marcel, remplaçant ceux qu'il avait vu quelques secondes auparavant. La mort de son jeune fils, ses funérailles, sa femme qui était devenue extrêmement distante.*

- Votre femme... En rentrant, un soir... Vous l'avez trouvée sur votre lit... un flacon de somnifères complètement vide à côté d'elle...
M: N-Non, elle est t-toujours... elle...

*De nouveau, les souvenirs récents de la femme de Marcel disparurent, remplacés par des souvenirs beaucoup plus tristes. Sa femme morte sur le lit, la lettre qu'elle lui avait laissée, de longues soirées à boire au bar après la mort de sa femme. Pendant ce temps, des coups se mettaient à retentir sur la porte du bureau du ministre. Lentement, Dylan retira sa main de sur le front de Marcel, puis le regarda avec un petit sourire en coin, l'expression étonnamment calme et heureuse compte tenu de ce qu'il venait de faire subir mentalement à Marcel.*

- Je n'aime pas être insulté, Marcel. Je ne suis pas un malade.

*Marcel ouvrit légèrement la bouche, le corps tremblant, mais aucun son n'en sortit. Des larmes se mirent à couler de ses yeux grands ouverts, sous le regard amusé de Psybreaker. Après quelques secondes de silence, Dylan soupira doucement avant de tapoter l'épaule de Marcel, puis de s'essuyer légèrement la main, comme s'il venait de toucher un orphelin crasseux dans une ruelle.*

- Finissons-en, voulez-vous?...

*Le ministre prit une grande inspiration, regarda Marcel longuement, puis se dirigea lentement vers la porte de son bureau pour la déverrouiller. Lorsqu'il ouvrit la porte, les agents de sécurité le regardèrent avec un air sérieux et lui demandèrent de le suivre sans causer de problème. L'un des agents, par contre, finit par froncer les sourcils en regardant dans le bureau.*

Agent: Où est Marcel?... Il nous a dit qu'il serait avec vous!...

*Psybreaker fit un petit sourire en coin, puis se tourna vers le bureau pour constater qu'il était en effet vide, comme il l'avait pensé. Son regard s'attarda sur la fenêtre nouvellement ouverte de son bureau, par laquelle un merveilleux paysage était visible étant donné qu'il était situé plutôt haut dans le building, puis prit un petit sourire en coin alors qu'un cri retentissait à l'extérieur.*

- Il a sauté, apparemment.
Agent: SAUTÉ?!

*Pendant qu'un autre agent se précipitait vers la fenêtre, Dylan haussait les épaules calmement, une expression sereine sur le visage.*

- Oui, il était extrêmement déprimé depuis quelque temps, à cause de la mort de sa femme et de son enfant.
Agent: Sa femme?! Mais non, c'est impossible! Elle est passée le voir tout à l'heure, je l'ai croisée et elle m'a dit bonjour!

*Psybreaker garda son petit sourire en coin en regardant l'agent de sécurité d'un air totalement calme, puis haussa les épaules.*

- Il a dû oublier.